La vie amène chaque personne à vivre des changements de situation – recomposition familiale, relocalisation ou perte d’emploi, ennuis de santé, pour ne citer que les plus fréquents. Ces changements vous imposent de modifier en conséquence votre organisation familiale, et c’est souvent compliqué. Mais quand vous êtes parent séparé, vous avez un souci supplémentaire. Il est en effet impératif de vous entendre aussi avec l’autre parent (coparent) pour modifier vos organisations familiales concernant vos enfants. Et vous devez le faire sans perturber leur bien-être et la qualité de vos relations.
Ces modifications sont plus difficiles encore si la séparation a été conflictuelle. Elle a alors été source de tensions entre les parents, tensions inévitablement perçues par les enfants. Apporter des changements à l’équilibre actuel sans raviver ces tensions demande beaucoup de soin. Nous vous proposons ici un guide pour vous aider à apporter les modifications nécessaires de l’organisation familiale, en préservant vos enfants, et la tranquillité du coparent.
Un changement incontournable
Votre nouvelle situation vous pénalise financièrement ou vous conduit à déménager… Cela peut vous amener à modifier les modalités de résidence des enfants, à ajuster la pension alimentaire, à changer l’organisation des vacances, des activités extrascolaires, du transport des enfants… C’est une petite révolution.
Préparer le changement
Les demandes modificatives concernant les enfants mineurs de parents séparés représentent les deux tiers des 240.000 dossiers traités chaque année en France par les juges aux affaires familiales, alors que les ruptures d’union n’en représentent plus qu’un tiers. C’est donc un sujet qui occupe beaucoup les tribunaux comme les justiciables.
Beaucoup de séparations ont été vécues de façon douloureuse, et ont généré une amertume partagée. Tout changement, même minime, dans l’équilibre familial après séparation, peut réactiver le ressentiment et affecter l’équilibre en place. Le premier réflexe pourrait être de demander à un juge de trancher. Mais celui-ci n’est pas toujours à l’aise pour décider entre deux options de vie également légitimes. Et il restera toujours des choix complexes à faire pour les parents.
Nous recommandons de réfléchir posément aux options possibles, et, dès que vous êtes prêt, d’engager un dialogue avec le co-parent, pour élaborer la solution la plus équilibrée. Même si la situation est marquée de votre côté par une certaine urgence, il est donc important de :
- En premier lieu, anticiper, car rien n’est plus stressant pour le coparent qu’une urgence !…
- Vous assurer que votre annonce arrive à un moment opportun, en fonction de ce que vous savez de vos enfants ou de personnes proches du coparent.
- Veiller à ce que le changement envisagé impacte le moins possible le coparent.
- Réaliser qu’un changement d’organisation sera difficilement à votre avantage. Vous devrez faire des concessions…
Celui qui est à l’origine du changement prend le risque d’une décision défavorable…
S’assurer de bien communiquer
Dans ce domaine sensible, la qualité de la communication est essentielle pour éviter tout malentendu, toute frustration. Il est évidemment déconseillé d’informer vos enfants de changements envisagés, sans commencer par en informer le coparent… Tout comme de saisir le juge aux affaires familiales, avant d’avoir tenté d’engager tout dialogue. Vous l’avez compris, un tel changement ne peut être envisagé que comme résultat d’un dialogue, d’une communication réussie entre adultes concernés, les parents en l’occurrence.
Vous avez certainement observé, depuis que vous vivez loin du coparent, que pour communiquer efficacement avec lui ou elle, il est préférable de :
- s’écouter et se parler respectueusement, rester courtois
- exprimer vos besoins plutôt que des critiques, utiliser le “je” plutôt que le “tu”
- savoir faire preuve de souplesse et accepter des compromis, respecter les accords
- ne pas impliquer les enfants, ne pas les utiliser comme messagers ni comme espions…
Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec ces principes, peut-être avez-vous besoin d’être accompagné dans votre communication. Vous pouvez alors faire appel à un tiers médiateur familial. Il vous aidera à mettre une communication plus apaisée au service de votre projet.
Elaborer une nouvelle organisation familiale
Comme nous l’avons vu, tout changement risque d’être perçu comme indésirable par le coparent. S’il est exclu de lui imposer une solution déséquilibrée, rien ne s’oppose en revanche à la recherche d’une solution équilibrée, et même gagnant-gagnant ! Là encore, il est important que vous disposiez de l’espace de dialogue et de coopération vous permettant de discuter calmement, pour ajuster autant que nécessaire jusqu’à valider les meilleures solutions.
Un principe pour engager ce dialogue est la recherche du meilleur pour vos enfants. Vous êtes certes contraint au changement, mais cette situation peut aussi être une occasion de repenser les besoins de vos enfants, et les moyens de les satisfaire encore mieux.
Explorer les contreparties possibles
Il est possible que le coparent dispose de demandes non satisfaites, parmi lesquelles vous pourrez offrir des contreparties aux changements que vous proposez. Le champ des demandes possibles devient plus ouvert dès que vous y intégrez les besoins et les intérêts des enfants. L’organisation familiale actuelle a été pensée il y a quelques années, dans un contexte différent, pour des enfants plus jeunes. De nombreux paramètres peuvent à présent avoir changé : les aspirations et centres d’intérêt des enfants, les contraintes professionnelles et les ressources du coparent. Proposez un tour d’horizon de ces paramètres, pour identifier ceux sur lesquels vous pouvez apporter des solutions.
Bien entendu, l’ajustement de la pension alimentaire fait partie intégrante de ces échanges. Ce paramètre permet souvent de rééquilibrer une proposition et de la rendre plus satisfaisante. Si vous êtes contraint financièrement, d’autres éléments qualitatifs peuvent également être pris en compte comme, par exemple, les temps et lieux de vacances, les activités périscolaires ou de weekend…
Il est probable qu’au terme de cette revue et d’un dialogue constructif, dans lequel chacun sera resté raisonnable, vous découvrirez qu’une solution d’évolution équilibrée est tout à fait possible, voire bénéfique.
Minimiser le stress lié au changement
Une fois que les principes du changement ont été arrêtés, reste à en définir la mise en œuvre pratique : qui fait quoi, comment, à quelle date… Là encore une concertation entre parents permet de réduire les émotions ou le stress ressentis par les enfants face aux changements dans l’organisation familiale : tristesse, anxiété et peut-être culpabilité.
Il est important de prendre le temps des annonces de ces changements auprès de vos enfants. Lors de ces annonces, vous les assurez de votre amour, de la stabilité et de la sécurité de leur cadre et de leur rythme de vie. Vous pouvez également leur apporter une démonstration de la sérénité de leurs parents face à ces changements. Ou les inviter à exprimer leurs sentiments, leurs inquiétudes éventuelles, dans une écoute patiente.
Vous pouvez les inviter à s’approprier les changements, en participant par leurs propositions à la mise en œuvre. Il peut également être intéressant de matérialiser la transition par des actions ritualisées ou un moment festif, permettant de tourner la page et de voir la nouvelle situation comme la nouvelle réalité.
Signalons enfin qu’il existe à présent d’excellentes applications pour simplifier le quotidien des coparents et de leurs enfants. A titre d’exemple, vous pouvez consulter 2forkids.com/fr,
En conclusion, les points principaux
Les changements dans l’organisation familiale en vigueur sont une source importante de tension et de stress. C’est d’autant plus vrai que la séparation des parents a pu être conflictuelle, et peut avoir laissé de l’amertume. Il est toutefois possible de trouver une solution équilibrée et satisfaisante pour tous, en minimisant la tension entre les parents.
Cette solution, soigneusement définie en coparentalité, vise le bien-être de vos enfants. Elle suppose une bonne réflexion préalable, puis l’engagement d’un dialogue d’où est exclu toute pression et toute urgence. Ce dialogue et la recherche des meilleures options est grandement facilité par la présence d’un tiers médiateur familial. Il vous aidera à éviter les pièges des émotions, du stress ou d’une communication maladroite.
Nous espérons vivement que cet article vous a été utile et vous souhaitons à présent une bon cheminement vers votre nouvelle organisation familiale. N’hésitez pas à prendre un rendez-vous gratuit avec l’un de nos experts pour échanger sur votre situation particulière.